Essayer de voir clair...

Je suis saturé de prises de position, d'amalgames et d'invectives.

J'ai la nette impression que tout est fait pour obscurcir, diviser et rendre caduc le vote inespéré pour la "France insoumise" : 7 millions de voix, c'est important, cela prouve qu'il y a une suite à la bataille contre la loi "travail" et une suite aux mobilisations de masse qu'on a connu. Tout était prêt pour une véritable mobilisation, une véritable levée de masse des opprimés, des exploités (oui je sais que c'est ringard de parler comme ça, je m'excuse, mais je ne trouve pas d'autres termes : les gens, le peuple, ça me hérisse, cela veut tout dire et ne rien dire et cacher le fait qu'une minorité vit - et très bien- de l'exploitation d'une majorité ).

Or je constate qu'on s'engueule, qu'on s'invective, et ce pour le plus grand bonheur de notre Marine nationale et de MACRON-qui-attrappe-tout....

J'essaye simplement de réfléchir et tente d'y voir un peu clair.

Tout est en place pour, non seulement donner la parole à la majorité exploitée, mais mieux, poser la question d'un véritable pouvoir des victimes de la politique libérale : dans leur ensemble une grande majorité s'est prononcé pour en finir avec ce régime ; en finir avec les lois scélérates, les capitulations du P"S", les préparatifs anti sociaux des FILLON, SARKOZY et JUPPÉ.

Les millions qui ont voté MÉLENCHON, les millions qui se sont déjà abstenu, et beaucoup qui ont voté LE PEN par désespoir, par absence de perspective et pour toute sorte de raisons.

Et aujourd'hui, on nous demande de choisir entre deux candidats qui ne nous promettent que des impasses....

Alors réfléchissons : Monsieur BIRBAUM dans le Monde cite abondement TROSTKY (sans doute pour faire la pige à l'ancien de l'OCI MÉLENCHON). D'autres le suivent (PLENEL, Michel BROUE) sur ce terrain.

Allons messieurs, en 1932 et 1933 TROTSKY prônait le Front unique des partis ouvriers et des syndicats contre Hitler, et condamnait l'attitude irresponsable du Parti Communiste stalinien allemand qui désignait le parti socialiste allemand comme pire que les nazis.

Aujourd'hui ils proposent un Front Républicain avec les pires ennemis de la classe ouvrière : tous les premiers ministres de ces dernières années, ceux qui ont légiféré contre le code du travail, ceux qui veulent le libéralisme le plus absolu, ceux qui capitulent devant les capitalistes, ceux qui font des exonérations de "charges patronales" etc...voter en se bouchant le nez ? On fait appel à la Shoah, au fascisme ,

Le résultat sera le même : on cherche à faire passer MACRON....et culpabiliser ceux qui se pose le problème : quoi derrière MACRON ?

Ou se situe le véritable enjeu ?

Je pense qu'il faut un immense effort de réflexion et de mobilisation pour rappeler les évidences.

On peut vouloir s'abstenir, voter MACRON, voter nul, à la limite ça se comprend, mais il faut voir que ça, c'est une dispersion, une division, un recul.

J'aimerais qu'on soit plus positif et qu'on envisage dés à présent une véritable riposte contre le libéralisme assassin et contre l'extrême droite qui se prépare sournoisement, en masquant sa véritable nature.

Rappelons nous : en 1789, le roi "octroie" des États généraux et demande à son bon peuple des "cahiers de doléances". Et cette manœuvre de la royauté pour obtenir des subsides et endormir le mécontentement se transforment en son contraire : la mobilisation des masses paysannes et urbaines pour faire tomber le régime.

Au delà de nos divergences et nos polémiques, que faire aujourd'hui ? Comment arrêter cette division pour nous unir sur du positif : discuter, argumenter et construire, comme ont construit les sans culottes, la Commune de Paris et les Soviets de Russie en 1905 et 1917...

Arrêtons de faire confiance aux "sauveurs suprêmes" de gauche ou de droite, arrêtons de déléguer et construisons....

C'est vrai que j'ai décidé de ne plus céder au chantage : je ne voterai pas MACRON car j'estime que je ne veux plus cautionner ces politiques de destruction des travailleurs, des outils de travail, ce fric toujours omniprésent, les actionnaires qui passent avant les producteurs, les salaires honteux des dirigeants et des hauts fonctionnaires… BASTA....

Oui je sais, on prends un risque : je le crois limité car ni les capitalistes, ni les médias, ni la classe politique ne croient vraiment aux chances de la LE PEN. Simplement, ils ont besoin d'un épouvantail pour faire passer leur politique....

En attendant, je comprends ceux qui ne veulent pas courir ce risque... Mais je refuse de tomber dans le piège de la polémique (c'est tout ce qu'ils veulent)...

A quand les meetings où on verra le drapeau rouge et où on chantera l'Internationale ?

A quand le moment ou on cessera de voter sans garanties et sans contrôle ?

A quand la représentation directe la "sociale"

Mille excuses d'ajouter encore au débat...Mais...

Pierrot